Des filières d’importance en Afrique de l’Ouest
Les filières fruits sont diverses (mangue, ananas, agrumes, baobab, etc.) et souvent très concurrentielles aussi bien sur la qualité que sur les prix (en particulier avec les producteurs d’Amérique Latine). Les organisations de producteur.ice.s d’Afrique de l’Ouest certifiées commerce équitable font donc face à de multiples défis sur ces différentes filières pour sécuriser et diversifier leurs marchés. La maîtrise de la qualité et de la gestion post-récolte y sont extrêmement importantes car les fruits ne se conservent que sous certaines conditions d’hygiène, de durée et de température. Les étapes de production des différents fruits peuvent notamment être améliorées par la promotion de bonnes pratiques qui permettent d’optimiser à la fois les rendements et la qualité des produits. L’enjeu de la transformation, notamment du séchage, est important sur bon nombre de ces filières fruits.
En Afrique de l’Ouest, ce sont mangues et ananas qui sont le plus souvent positionnés sur les chaînes de valeur du CE et de l’aquaculture biologique, la plus représentative étant la filière mangue séchée. Celle-ci associe généralement des hommes et des femmes à l’étape de la production et des femmes au séchage. La quantité de production de fruits des manguiers et leur saisonnalité incite au séchage, d’autant plus que la mangue séchée, fruit rencontré uniquement dans les tropiques, est appréciée dans les pays du Nord. Les marchés des mangues et d’ananas sont segmentés par variétés, certaines s’avérant plus appréciées dans tel ou tel pays, ou plus valorisées sur le marché international (la MD-2, variété hybride d’ananas développée en 1996).
Principaux défis des filières fruits en Afrique de l’Ouest
Parmi les enjeux sanitaires les plus importants pour les fruits séchés figure le contrôle des Ochratoxines (mycotoxine produite par plusieurs champignons microscopiques). La production selon le cahier des charges le l’agriculture biologique est généralement plus facile à mettre en œuvre pour la mangue que pour d’autres fruits. Des biopesticides tels que l’huile extraite de la graine de neem (ou margousier, Azadirachta indica, arbre d’origine indienne largement implanté en Afrique) peuvent permettre de faire face aux ravageurs (notamment la mouche du fruit).
Un défi important pour l’agroécologie et l’économie circulaire réside dans la transformation des déchets de production, du fait notamment du taux important des fruits pourris ou non conformes aux normes de qualité. De plus, fraiche ou séchée, la production peut par ailleurs être contaminée par les herbicides ou pesticides utilisés dans d’autres cultures (par exemple le glyphosate, utilisé pour le coton, contamination dont il conviendra de limiter le risque). L’amélioration de la qualité et la rénovation des plants sont des enjeux importants.
Le compostage des résidus de mangue, et l’amélioration des infrastructures de séchage sont des défis qui demandent des investissements en temps (fosses à compost) et/ou en moyens financiers (séchoirs industriels) que les coopératives et associations ont parfois du mal à réaliser. Le programme Equité accompagne 7 projets d’organisations de producteur.ice.s certifiées équitables en Afrique de l’Ouest pour qu’elles puissent relever ces défis.