Webinaire : “Vers un cacao durable : potentiels et défis d’une chaîne de valeur complexe”
Julie Stoll, Déléguée Générale de Commerce Équitable France, est intervenue sur les critères de zéro-déforestation lors d’un webinaire.
Le cacao est accusé de tous les maux : il participe à la déforestation, à la dégradation des terres, à une rémunération indécente de grand nombre de producteur·ice·s,… De plus, il s’inscrit dans des chaînes de valeur globalisées où la valeur économique est concentrée dans les mains de quelques-uns, pour produire un bien utilisé principalement pour les usages de la confiserie et de la biscuiterie.
Le cacao pèse lourd dans les économies de la Côte d’Ivoire et du Ghana, et son marché devient un sujet politique majeur. La déforestation qui lui est associée en a fait un problème associant inextricablement environnement et social. Pour améliorer efficacement la durabilité de la filière cacao, il est ainsi nécessaire de traiter les questions que son extension soulève.
Le cacao fait ainsi l’objet de l’attention des gouvernements de l’Union européenne :
- Dans le cadre du Plan biodiversité gouvernemental, la France met en place une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) ;
- La Commission Européenne a également pris des initiatives en la matière avec, d’une part, sa consultation publique « Déforestation et destruction des forêts, réduire l’impact des produits vendus dans l’Union européenne » et d’autre part, les travaux sur le devoir de vigilance imposant aux entreprises multinationales de prévenir les risques sociaux, environnementaux et de gouvernance ainsi que les travaux sur la régulation des filières.
Dans ce contexte, le 5 novembre, Julie Stoll (Déléguée Générale de Commerce Equitable France) a participé au webinaire organisé par l’IDDRI et l’AFD sur le thème « Vers un cacao durable : potentiels et défis d’une chaîne de valeur complexe ».
Ce webinaire a permis de contribuer à la réflexion sur l’intégration de critères de zéro-déforestation au sein des cahiers des charges des labels de commerce équitable et autres labels de durabilité existants, l’une des solutions actuellement envisagées par la SNDI.
Dans le cadre de l’étude qu’il réalise pour le compte de l’AFD sur le recours aux standards actuels de certification de durabilité pour faire face aux exigences imposées par la SNDI, le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), a consulté les adhérents de Commerce Équitable France pour évaluer comment le commerce équitable pouvait contribuer à une filière cacao plus durable et comment les labels de CE pourraient améliorer la conformité de leurs cahiers des charges aux exigences de la SNDI.
Commerce Équitable France s’attaque à ce chantier d’envergure avec la volonté de faire émerger des solutions à la question « Comment le commerce équitable peut-il contribuer à la lutte contre la déforestation importée et à une filière cacao durable ? ».
Les acteurs de l’écosystème du commerce équitable ont en effet un rôle important à jouer dans cette réflexion : il faut s’assurer que les petits producteur·ice·s en amont de la chaîne de valeur ne sont pas les grand.e.s exclu.e.s d’une politique ne prenant en compte que les aspects environnementaux, au risque d’oublier la question des moyens et du coût des changements de pratiques que cela représentent pour eux/elles.
Le programme ÉQUITÉ a un rôle fondamental à jouer dans la construction de cet argumentaire, en permettant de produire des données en provenance directe du terrain, et de la connaissance sur les producteur·ice·s concerné.e.s.
⏯ Retrouvez le replay de la journée de webinaires : ici !