Une COP15 à Abidjan sous le signe de la durabilité de la filière cacao
La Côte d’Ivoire a accueilli, du 9 au 20 mai 2022, la 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification (CNULCD). Le programme Equité y était présent, avec notamment l’animation d’un stand tenu par l’équipe d’AVSF. « Terre, Vie, Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère » : le thème de cette conférence est un appel à se mobiliser pour inverser le rythme catastrophique de la dégradation des sols, de la déforestation et de la désertification à l’origine de conflits, de pauvreté, de famines et de phénomènes migratoires pour les populations les plus vulnérables du monde. Au cours des soixante dernières années, la Côte d’Ivoire a perdu 90% de sa couverture forestière et les sols ont perdu de leur fertilité, la culture du cacao y a pour grande partie contribué.
Cette COP15 a été l’occasion, pour la Côte d’Ivoire, de présenter un nouveau cadre de coopération internationale destiné à restaurer les forêts et les sols, stimuler la production agricole, créer des emplois pour les jeunes et sortir les femmes en milieu rural de la pauvreté. Parmi les objectifs ambitieux que le pays se donne : restaurer 20% de leur couverture forestière d’ici la fin de la décennie et créer des millions d’emplois pour les jeunes en milieu rural.
Dès fin 2023, l’accès du cacao au marché européen sera fortement régulé et les produits issus de la déforestation se verront interdire l’importation. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, exporte les 2/3 de sa production vers l’Europe et les producteur.rice.s ivoirien.ne.s devront par conséquent se mettre en conformité avec ce nouveau règlement.
C’est dans ce contexte qu’un article publié par La Croix met en lumière la coopérative ivoirienne Ecakoog, certifiée de commerce équitable, qui met en œuvre un plan stratégique de durabilité en partie soutenu par le programme Equité, reposant sur 5 axes :
- Exportation et cacao fine saveur : création d’un marché de niche avec du cacao de qualité
- Produits biologiques : fabrication d’intrants biologiques tels que le compost et les engrais foliaires, ce qui facilitera l’accès à un marché AB plus rémunérateur
- Bancarisation : mise en place du paiement digitalisé, ce qui permettra aux planteurs d’accéder au crédit et au financement
- Agroforesterie : promotion auprès des producteur.rice.s de l’introduction d’arbres sur leurs parcelles pour pallier aux conséquences du changement climatique et à la dégradation des couverts forestiers.
- Promotion du genre : augmentation du nombre de femmes membres de la coopérative, promotion de l’accès des femmes à la propriété foncière et développement d’activités génératrices de revenus.
Lisez aussi « À la COP 15 d’Abidjan, l’épineuse question du cacao durable» paru dans Marianne le 9 mai 2022.