UNE – Le commerce équitable pour stopper la déforestation dans la filière cacao
Dans un contexte d’essor réglementaire de la filière du cacao, Commerce Équitable France (CEF), le Réseau Ivoirien pour le Commerce Équitable (RICE) et le Fair Trade Ghana Network (FTGN) se sont retrouvés à Accra (Ghana) le 13 mars 2023. Nous alertons : un meilleur partage de la valeur au sein de la filière est indispensable pour atteindre les nouveaux objectifs zéro déforestation.
La mise en conformité : de grands défis pour les petits producteurs
Pour lutter contre la déforestation, de nouvelles initiatives politiques et de nouvelles réglementations en Europe et en Afrique de l’Ouest voient le jour. Le mouvement du commerce équitable s’associe pleinement à la protection des forêts mais tire la sonnette d’alarme : ces objectifs ne seront pas atteints sans apporter des solutions aux prix structurellement bas du cacao et aux trop faibles rémunérations des producteurs.
« Le cacao durable a un coût: il doit donc y avoir une véritable discussion sur les coûts de production du cacao qui seront nécessairement plus importants si les producteurs produisent durablement » souligne Tawiah Agyarko-Kwarteng, de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana.
En effet, la mise en place de dispositifs fiables de traçabilité du cacao nécessite des investissements importants. Il est aussi urgent d’investir dans la fertilité des sols au travers de l’agroécologie et de l’agroforesterie pour stabiliser la production cacaoyère là où elle se trouve déjà et stopper les fronts pionniers. Or à ce jour, la répartition de la valeur au sein de la filière ne permet pas aux producteurs de dégager des revenus suffisants pour financer ces investissements.
La voix des producteurs portée par le mouvement du commerce équitable
Les plateformes de commerce équitable, françaises et ouest africaines, interpellent les entreprises de la filière qui continuent de générer des résultats financiers de plusieurs milliards d’euros, et leur demandent de mieux rémunérer les producteurs pour rendre ces transitions écologiques possibles.
Pour que durabilité ne rime pas avec pauvreté, les plateformes de commerce équitable demandent :
- de favoriser une participation plus inclusive des producteurs et de leurs organisations représentatives dans les processus de concertation sur la mise en œuvre des nouvelles réglementations ;
- des mesures d’accompagnement des organisations de producteurs pour développer des innovations agroécologiques, mettre en place des dispositifs de traçabilité et financer la transition agroforestière ;
- que les pays producteurs et l’Union européenne explorent et mettent en œuvre des dispositifs de bonus-malus fiscaux permettant de rééquilibrer la compétitivité prix des entreprises qui s’engagent effectivement dans un commerce équitable et zéro déforestation.
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