Concilier durabilité environnementale & revenus décents : la priorité pour les coopératives de cacao de Côte d’Ivoire et pour le Réseau Ivoirien de Commerce Equitable

9 avril 2024
3 min

Le 22 et 23 mars dernier se tenaient à Abidjan la 3ème édition des Journées Nationales du Commerce Équitable organisées les 22 et 23 mars 2024 à Abidjan par le Réseau Ivoirien de Commerce Équitable, réseau de 80.000 producteurs de cacao partenaire du programme ÉQUITÉ depuis 2016. Un programme ambitieux de ces journées pour répondre aux questions clés du moment de la filière cacao.

Comment garantir des revenus décents pour les producteur.rice.s d’Afrique de l’Ouest et favoriser la diffusion de pratiques commerciales inspirées du commerce équitable ?

Quels leviers pour que les coopératives puissent financer la mise en conformité avec les nouvelles réglementations en faveur de la déforestation (ARS 1000 et RDUE) ?

Comment diffuser, améliorer et financer les pratiques agroforestières et les bio-intrants auprès des planteurs pour garantir la durabilité de la production de cacao ?

A cette occasion, Michel Arrion, directeur de l’ICCO, affirmait que « nous savons aujourd’hui qu’il faudrait tripler le prix du cacao pour assurer un revenu décent aux producteur·rices. Il faut considérer le « vrai prix du cacao » en intégrant les coûts sociaux et environnementaux dans les coûts de production du cacao. » Un enjeu de taille auquel le commerce équitable offre une réponse efficace, malgré le contexte de flambée historique inédite du prix du cacao en bourse bien loin (trop loin ?) du prix administré du Ghana et de la Côte d’Ivoire !

Pour Bakary Traore, directeur de l’IDEF, bureau d’études ivoirien expert des forêts, qui présentait les résultats d’une étude produite conjointement avec le RICE et les acteurs européens du commerce équitable :  « nous avons estimé que le coût de la mise en conformité avec les nouvelles normes « zéro déforestation coûterait entre 48k€ et 59k€ par an par coopérative. Un coût très important qui nécessite aujourd’hui de penser le partage du coût de la traçabilité zéro déforestation avec l’ensemble des parties prenantes de la filière. »

Pour 265 organisations de producteurs, le commerce équitable représente à la fois un espoir d’une meilleure rémunération des producteurs, et la possibilité d’améliorer les compétences professionnelles de toute une filière, la prise en charge d’investissements mutualisés pour la production (unités de transformation ou de fabrication d’intrants biologiques) ou de service aux habitants d’une région (école ou centres de santé). 

Plus d’éléments sur ces journées à retrouver ici