Quelles transitions pour une filière cacao juste et durable ? Le dossier des acteurs de commerce équitable, de la fève à la tablette
Ce dossier présente les contributions du mouvement du commerce équitable à la durabilité de la filière cacao. Il est organisé autour de 3 thèmes qui ont fait l’actualité du secteur en 2024 : les défis de la mise en œuvre, finalement retardée, du règlement européen de lutte contre la déforestation, les effets de l’inédite volatilité à la hausse des cours mondiaux du cacao et les stratégies de transition écologique des modes de culture du cacao. Une quatrième partie fait le point sur les dynamiques du marché du cacao équitable en France.
Ce dossier sur la durabilité de la filière cacao permet ainsi de découvrir les perspectives et retours d’expérience de toutes les catégories d’acteur·rices des filières de commerce équitable, de la fèveà la tablette. Les membres de la Commission Cacao du collectif Commerce Équitable France, ainsi que 2 partenaires ouest-africains, ont apporté leur contribution. Vous y trouverez :
- L’engagement de trois labels de commerce équitable, Fairtrade Max Havelaar, le Symbole des Producteurs Paysans et Fair for Life en matière de protection des forêts.
- L’analyse du RICE et du FTGN, les réseaux de coopératives certifiées de commerce équitable de Côte d’Ivoire et du Ghana, sur les effets de la hausse des cours mondiaux du cacao dans leurs pays.
- L’expérience de 2 entreprises «100% engagées» en faveur d’un cacao bio et équitable, qui partagent leur expérience de relations partenariales avec les organisations de producteur·rices. Kaoka relate les moyens mis en œuvre pour accompagner ses fournisseurs à la maîtrise des dispositifs de traçabilité pour relever le défi de la conformité au RDUE. De son côté, la Scop Ethiquable revient sur son programme de soutien à la diffusion des bio-intrants auprès de et avec les coopératives d’Amérique Latine et d’Afrique.
- L’illustration par Biocoop du rôle clef que peut jouer un distributeur dans l’engagement des marques à l’égard de l’amont des filières : pour être référencé dans ses rayons, le chocolat ne peut être que bio et issu d’un commerce équitable… demain, il devra également être issu d’un mode de production en agroforesterie.
- Le partage des premiers résultats du programme Équité, piloté par Agronomes & Vétérinaires sans frontières et Commerce Équitable France, en matière d’accompagnement des coopératives de cacao ouest africaines dans la transition écologique de leur modes de production.
- L’analyse de l’organisme de finance solidaire, la Sidi, expliquant à quel point l’accès au crédit de campagne pour la structuration des coopératives est un facteur déterminant de leur structuration… Et comment la garantie d’un contrat de commerce équitable facilite l’octroi des prêts.
- Enfin, côté marché, le point sur les tendances, à la hausse, des ventes de produits chocolatés issus de commerce équitable en France. Et comment les réseaux militants, Max Havelaar et Artisans du Monde, interpellent les collectivités pour transformer les achats publics et faire en sorte que demain, tout le chocolat consommé dans les cantines soit issu d’un commerce équitable et durable !
Le commerce équitable vise à organiser les échanges commerciaux dans les filières de manière à ce que chacun·e puisse vivre décemment de son travail… Et investir dans la transformation des modes de production pour faire face au défi du réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Alors que le secteur du cacao est soumis à de multiples défis sociaux et environnementaux – pauvreté des producteur·rices, travail des enfants, vieillissement des cacaoyères, déforestation etc.- les filières de commerce équitable fournissent un foisonnement d’innovations et d’expériences particulièrement riches en enseignements pour alimenter les réflexions de l’ensemble du secteur du cacao et du chocolat.
Ces expériences, dont certaines ont atteint une maturité ou une échelle significative, s’appuient sur un socle de valeurs qui constituent les germes de ce que l’on devrait retrouver dans des modes de régulation de la filière qui s’appliqueraient à tous·tes :
- le partage de la valeur au sein de la chaîne de valeur ;
- la solidarité entre tous les maillons de la filière ;
- le renforcement des organisations de producteur·rices ;
- l’engagement dans la transition écologique de la production de cacao.
A nous toutes et tous de faire prospérer ces valeurs pour un chocolat propre et juste, de la fève à la
tablette!
Bonne lecture !